J'apprends seule à aimer

.






Il venait de nulle part
et me conduisit
vers ce gouffre
blanc et douloureux
où l'on apprend seul
à se perdre





.

J'ai aimé le paradoxe du titre. En effet comment peut-on aimer seul, puisque l'amour est ce qui nous porte vers autrui. si la réciprocité n'est pas assurée, l'altérité est pour autant obligatoire...
Je n'ai guère trouvé de réponse dans le texte qui me reste assez opaque même si ce côté énigmatique me plaît. Saurais-tu m'en dire plus ?

Amicalement

eve

Le mot "seule" ici est en opposition (cachée) avec le mot "acquis", en opposition avec l'éducation des parents par exemple ;
j'apprends seule veut dire que l'individu se constitue avant tout avec ce qu'il capte du monde extérieur, par son observation, son expérience, heureuse et malheureuse ;
"apprendre seul" n'est pas être "seul" ; le "professeur" ici n'est pas quelqu'un, mais la vie ;
c'est ce que je voulais dire ;
penses tu que je devrais remanier le texte afin qu'il soit plus compréhensible ?

amitié
corinne

En fait, je ne sais pas... c'est peut-être moi qui est la comproniote infirme sur ce coup là. Peut-être est-ce le "Il" du début qui me gêne, est-ce le "flux de la vie" ? Le "néant" ?
A la limite, tu peux essayer de remanier mais j'aime bien le mystère aussi... Ce gouffre blanc et douloureux est une image qui fonctionne en tout cas, elle me parle beaucoup.

Amitié

eve

Je pense un peu comme ève, à savoir, que le "il" est un peu flou. Peut-être faudrait-il le remplacer par quelque chose de moins neutre, plus de défini. Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, le poème prend tout son sens avec son titre.

La vie, c'est aussi l'Autre. C'est un il impersonnel.
Ca me convien tout à fait.

Mais, peut-être sommes-nous sur la même longueur d'onde Corinne.

Personnellement, j'aime beaucoup comme c'est exprimé et cela me suffit.

Yigo,

Je suis d'accord avec toi mais l'autre c'est aussi l'autre partie de soi. Le "même" de soi.
Pour aimer l'autre et le comprendre, il faut commencer par s'aimer soi-même et se comprendre. Il y a une multitude de proverbes populaires ( que le populaire n'entend pas, la plupart du temps, trop préoccupé, je suppose, à des choses futiles) à ce sujet qui sont tous d'une infinie sagesse.
La poésie peut redonner un sens à tout ça.

Bonjour et merci à vous deux pour votre intervention
"il" est l'amant, l'amour, ce que l'onveut, c'est "lui",
comme si j'étais un homme et que j'écrivais "elle" dans le sens "elle apparut"
ou "c'était elle"

amitié
corinne