Différent ?
Multiples visages en nous. Je crois plutôt que chacun de nous a en soi à la fois l'amour inconditionnel et l'inappétence la plus totale, le néant. J'ai parfois l'impression que ces deux notions, ces deux sensations même sont très proche l'une de l'autre. Le plein, le vide : un verre vide est un verre plein (de vide).
Ton poème pose le problème de la réciprocité : ta mise en garde montre encore un peu de pudeur, de retenue, rappelle le célèbre "si tu m'aimes, prends garde à toi". Ce ton de défi ramène le débat sur un terrain plus connu : l'agressivité, symptôme de la souffrance. "Oser" rend le poème supportable (émotionnellement, j'entends), en fait.
L'injonction sans ce "ose" ressemble sinon à une supplication (sous forme d'ordre) pour ramener quelque chose à l'intérieur de ce "rien".
Est-ce la peine de dire que je suis en admiration devant tes mots ?
Amitié
eve
P.S : la thématique me rappelle un peu un poème de Catrine (je crois) que j'ai en souvenir car il m'avait marquée intitulé "plus rien ne me ferme".