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 Je ne suis pas une midinette ! (1)

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2 participants
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kunndalini
Alter Atome
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Nombre de messages : 14
Age : 58
Localisation : paris
Date d'inscription : 05/09/2006

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MessageSujet: Je ne suis pas une midinette ! (1)   Je ne suis pas une midinette ! (1) EmptyMer 6 Sep - 10:30

Tout a commencé un jeudi soir sans lune, des vacances en suris et une invitation de mon pote Marcel à le suivre dans un bar qui offrait des verres à volonté aux jeunes after-workers de la capitale. Deux célibataires à Paris, quoi faire d’autre ?

Je suivais le mouvement d’un air absent, au fond du restaurant, sur la droite un escalier s’écroulait dans une salle divisée en zones. Un espace buffet dînatoire à l’entrée, une armée de tables alignées comme à la parade qui faisaient face à un bar serpentant le long du mur opposé. Chacun s’installa et les discussions fusèrent. De nouveaux convives arrivèrent, ils me semblaient bien jeunes…Ou alors j’avais vieilli. Peu m’importait, je ne voulais pas y venir moi, à cette soirée…

L’alcool commença à couler sec. De 19 heures à 21heures on distribua du champagne et du punch en veux tu en voilà. Les visages se déridèrent, le mien aussi. Je mangeais, je disais oui, je disais non, c’était selon, tant que je n’avais pas atteint ma température idéale, je restais prudent. Le diesel c’est long au démarrage mais une fois lancé…

Autour de moi les jeunes femmes mangeaient avec plaisir des plats froids qu’elles incendiaient de lampais alcoolisées. Les mecs, eux, ils les observaient du coin de l’œil, discrètement, lorsque c’était possible. Progressivement un brouillard bleuté s’échappa des cigarettes. Une houle fantomatique flotta doucement au dessus des têtes et commença à danser dans la pénombre de la salle. L’ambiance aidant nous fîmes connaissances d’un groupe de « stagiaires sortants ». La fin de l’été signait aussi le pogrom de toute une jeunesse active qui s’en retournait à ses chères études…dans le meilleur des cas.

Dans ce groupe je remarquais un couple qui se toisait, se souriait et s’invectivait. Bonheur et insouciance de deux cœurs qui se cherchent. Emouvant, parfois drôles ces scénettes de parade nuptiale, version, jeunes cadres dynamiques qui cherchent à renforcer ses liens de collègues défendant la même entreprise…

Je commençais à flotter aussi, lorsque la musique me réveilla en vidant brusquement les tablées. Une marée humaine envahie le centre de la salle qui se transforma malgré elle, en piste de danse. Les tourtereaux quant à eux, poursuivaient docilement leur manège, lorsqu’une ombre se posa sur eux…

Longiligne, le carré brun et la démarche assurée telle une louve roumaine, elle s’avança subtilement vers le jeune couple en devenir.

Souriant à la princesse tétanisée elle profita d’une salsa aussi soudaine que diabolique pour empoigner le jeune cadre bleuté. Acceptant benoîtement l’invitation, il se noya rapidement dans le regard de l’ensorceleuse. La danse fut torride et sans concession, aussi étroite qu’endiablée. Comme si elle souhaitait marquer son territoire, l’assaillante repoussait à chaque mouvement de hanches la blonde aux abois.

L’une pleura esseulée sur son canapé cramoisi pendant que l’autre astiquait fièrement les parties génitales du BCBG rougeoyant de bonheur. Monde cruel s’il en est, la blonde s’éclipsa rapidement, pendant que son prince charmant, toute gaule dehors, attendait patiemment le retour de sa masseuse désinhibée.

Le combat emporté de haute lutte, la tigresse des Balkans jeta un regard lassé à l’Homo Erectus, l’abandonnant à sa triste débandade avant de parfaire sa cuite au bar.

Pendant ce temps, une blonde trop entreprenante avait fait place nette devant moi et commençait à me proposer de me faire voir du pays. J’utilisais l’argument de notre écart d’âge, par pure charité chrétienne, mais en fait cela semblait s’émoustiller davantage. Seule l’intervention autoritaire de mon pote Marcel, mit fin à ses téméraires avances…

Vers minuit la salle avait perdue la moitié de ses combattants. Mon pote, mon sauveur, vint me rejoindre et me proposa de poursuivre les hostilités dans une boîte voisine. Mon moteur commençait à tourner rond et nous entreprîmes de rester sur ces bonnes bases…

Paris sous la pluie, un soir d'été où les lumières de la nuit étoiles les trottoirs glissants de la capitale. Titubant légèrement, un sourire narquois aux coins des lèvres, il était un peu ivre en descendant les Champs-Elysées. De pas en pas, il voguait comme un navire sans attaches, oubliant ses amis, ses ennuis et sa vie. Une seule idée l’habitait encore, retrouver sa voiture et plonger dans les profondeurs de son lit.

Arrivé au carrefour de la délivrance, il sourit bêtement à la vue de son véhicule. Toujours là, fidèle au poste, ce brave destrier métallique qui ne rouspétait jamais, il attendait sagement le retour de son maître, froidement. Il en était encore là, lorsqu'un gémissement sourd le sortit soudainement de sa torpeur. Jetant un œil sur sa droite, il vit une image qui se fixa comme aimantée dans le fond de son crâne.

Un corps de femme, frêle et recroquevillé sur ce qui semblait être un sac à dos sans âge. Naufragée volontaire dans cet océan urbain, elle le guettait plus qu’elle ne le regardait. Il tenta un sourire, un mot d’apaisement, aussitôt elle pris la fuite. Se jetant à sa poursuite il tenta de la rassurer sans succès. Il cria, il hurla sa compassion, rien n’y fit, ouvrant la porte de sa voiture, il se mit à la suivre toutes fenêtres ouvertes. Bientôt à sa hauteur, le visage recouvert de larmes il l’a supplia de monter. Elle s’arrêta enfin, immobile tel un arbre démantelé par la foudre, elle resta plantée là, le visage légèrement penché vers le sol humide. Il sortit doucement et pris son sac, enfin il ouvrit la portière de son salon roulant et l'ayant mise à l'abri, s'engagea dans l'avenue déserte.

Elle s’installa sans un mot, un léger sourire s’extirpa péniblement de la commissure de ses lèvres crispées. Il pleura encore en la suppliant d’accepter son hospitalité, au moins pour le reste de la nuit. Elle accepta d’un signe de la tête, silencieuse et concentrée sur son malheur.

Il était entré dans une autre dimension, tous ses codes de communication avaient été changés à son insu. Aucun mot, aucune pensée construite ne semblait l’atteindre, il devait juste attendre et se concentrer sur la route du retour.

La voiture garée, la jeune femme le suivi en trottinant. Ses pieds étroits se cramponnaient salement à une paire de tongs aux couleurs estivales. La porte s’ouvrit sur un appartement désert, elle y entra et resta immobile près de l’entrée, aux aguets. Il s’essuyait encore les yeux lorsqu’un sourire figea son regard. Elle semblait apaisée, elle annonça d’une voix fantomatique qu’elle aimerai bien aller dormir, il lui offrit un lit et s’enferma dans sa chambre, le temps de retrouver un sens à tout cela.

Les ténèbres plombées le laissèrent groggy au réveil. Encore vidé des émotions de la nuit il traîna sa carcasse en direction de la cuisine. Le matin illumina le visage reposé de la jeune femme, debout sur le seuil de sa chambre, ses yeux semblaient réclamer un petit déjeuner avec un sourire enfantin. Ils s’installèrent donc au salon et tout en la regardant dévorer posément ses toasts et son chocolat chaud, il ne pouvait contenir une profonde émotion. Il se leva à de nombreuses reprises pour reprendre son souffle. Elle le regardait parfois, jamais vraiment dans les yeux, plutôt en coin, comme un animal blessé. Elle souriait quelquefois et ce sourire lui arrachait des grimaces de douleurs.

Lui recherchait encore le moyen d’entrer en communication, ses mots d'adulte ne convenaient plus, il devait trouver autre chose. En parlant doucement, avec des mots simples, elle semblait réagir peu à peu. Il prit soin alors de patienter longtemps entre chaque question.

Elle avait faim, depuis quand ? Elle repris des toasts et commença à se décrisper davantage.

Elle ne répondait à aucune question ayant trait à son parcours ou les raisons de son errance, elle parlait lentement avec une voix de petite fille, à trente cinq ans, sa conversation ne dépassait pas les treize ans d’âge mental…Qu’allait-il faire maintenant ?

Il y a des silences vides et d’autres dont la pesanteur ferait écrouler un pont. Il devait se taire pour entendre et tenter de sonder l’abysse dans lequel son esprit avait chuté. Une fois rassasiée elle lui offrit un sourire, toute sa richesse. Il pris alors le temps de la contempler posément. Ses cheveux longs, d’un brun douteux semblaient avoir été coupés à la serpe. Sa maigreur camouflée sous une chemise d’un orange criard, ne parvenait pas à faire oublier son statut de survivante. Assise dans un coin du canapé, elle regardait sereinement ses mains en balançant doucement le haut de son corps. Elle ne souhaitait pas dévoiler son identité, il devrait attendre.

La matinée s’écoulait comme hors du temps, elle souhaita prendre un bain, il ouvrit une porte et elle disparue. Quelques instants plus tard elle réapparue, nue et aérienne, une culotte rose pâle à la main. Surpris par ce corps anorexique, il se ressaisit rapidement et pris en charge le vêtement détrempé. Retournant à la cuisine, son esprit été confus devant tant de spontanéité. Le dos tourné il se concentra sur le reste de vaisselle en souffrance, lorsqu’elle arriva uniquement vêtue de sa chemise distendue.

« Je voudrai faire l’amour comme une femme, tu veux bien ? »
« Tu veux un câlin, c’est ça ? »
« Oui comme une femme »
« Très bien je finis et je te ferai un câlin comme à une femme... » sunny
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evelange
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evelange


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Age : 49
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Date d'inscription : 13/08/2006

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas une midinette ! (1)   Je ne suis pas une midinette ! (1) EmptyJeu 7 Sep - 22:52

L'ambiance parisienne adulescente me fait penser à l'atmosphère Anna Gavalda, ainsi que le ton mi-rétif, mi-sourire. J'aime bien le style amusant mais nuancé, je vais lire la suite.

Amicalement

eve
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